Photographies de Miren Laxague
MONTPELLIER - FRANCE
Décembre MMVIII
L’édredon de brouillard épais recouvre le lac d’huile noire
Le radeau glisse comme une ombre fendant l’eau endormie
La lune brille de tout embrasser et guide le cortège
Une barque frêle, le rameur, une ombre blanche ondoyant...
Il y a des temps se recueillant en des voyages muets
L’ultime traversée de silence en taisant ses adieux
L’on imagine déjà les âmes en leur nouvel écrin de nuages,
Libérées de tous ces maux auxquels nous sommes obligés...
Le peuple des éclairés veille de la rive qui s’approche,
La crique dévoile dans une demi-nuit sa cour et ses hauts cyprès...
Soyez enseveli en ce monde étrange tandis que le jour se lève...
L’île maintenant s’éloigne, comme ses fantômes somnambules,
La symphonie s’étouffe dans la rame qui s’éloigne,
L’orchestre disparaît en souffle sourd de nuances d’aube...
Toi digitale dentelière de vers
Accompagne les espoirs du temps qui défile
De ton canevas en toile de lin tu tisses
Bientôt ton trousseau achevé puis défait...
Le temps chuchote des mots au coin des murs
Les pièces nues susurrent leurs quatre volontés
La lumière darde son âme en ce cachot invisible
Le clair-obscur révèle les beautés non pressenties...
Transie Pénélope nous sommes toutes parfois
Nous attendons en vain (?) ce même jour incertain
Malgré les heures lasses qui s’étirent sans se rompre...
Le soleil du soir là-bas finira bien par s’éclipser.
Les collines disparaître en lune noire d’obscurité,
Se parant de ses meilleurs atours pour une nouvelle aurore...